Pénurie des composants électroniques : l’Europe se met en ordre de bataille
Pénurie des composants électroniques : l’Europe se met en ordre de bataille
L’actuelle pénurie de composants électroniques met en évidence une défaillance industrielle. Bercy a esquissé un plan pour renforcer la politique industrielle européenne. Mais aussi pour développer des projets d’intérêt européen commun, notamment sur l’espace.
Notre dépendance sur les composants électroniques vis-à-vis de l’Asie est inacceptable. Elle nous rend vulnérable. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de voitures ne peuvent être produites, faute de composants électroniques , a déploré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, hier, à l’issue d’une rencontre avec Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur.
Un projet d’intérêt commun sur l’électronique
Ce qu’il propose ? « Accélérer la mise en place d’une filière européenne des composants électroniques ».
Bruno Le Maire veut aussi que l’UE adopte dès cette année un nouveau projet important d’intérêt européen commun (PIEC) dédié à l’électronique, à l’image de celui conclu sur les batteries électriques.
« La France a déjà identifié dix-huit projets » éligibles. Dont celui de l’entreprise Lacroix Electronics, inauguré, la semaine dernière, à Beaupréau-en-Mauges ( Maine-et-Loire).
Éviter des rachats d’entreprises stratégiques
Autre point important : éviter des rachats d’entreprises stratégiques en Europe et en France par des concurrents étrangers. « Il y a un certain nombre de projets de rachat sur lesquels nous ne sommes pas favorables », a insisté Bruno le Maire.
Au moins deux acquisitions dans le secteur des semi-conducteurs sont en cours en Europe. Selon l’AFP, l’américain Nvidia est en passe d’avaler le britannique ARM, tandis que le taïwanais GlobalWafers a conclu un accord en décembre pour acquérir son concurrent allemand Siltronic.
Autre sujet sur lequel la France planche avec l’Union européenne : l’espace. Une feuille de route à propos des lanceurs sera présentée en juin. « La France, l’Italie et l’Allemagne vont réfléchir ensemble à comment utiliser au mieux nos compétences », a déclaré Thierry Breton.