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Publié le par angeline351

 

Marc Hébert, un syndicaliste qui dérange..

Pourquoi FO ? 

« Mon père était responsable syndical à Cherbourg où je suis né en 1953. J'ai baigné dedans ! » C'est en cotoyant ces militants et ceux de partis politiques que la fibre syndicale s'est forgée chez cet aîné d'une famille de quatre enfants.

Marc Hébert adhère à FO en 1972. Après un bac E à Cherbourg puis Maths sup à Caen, il entre à l'école technique normale de l'arsenal (ETN). En 1974, il rejoint les Bâtiments en fer à Brest puis, en 1980, le service d'études techniques. Il est élu à la commission exécutive de l'Union départementale FO en 1978 et secrétaire en 1991. Il fait son entrée à l'union locale en 1983.

Mais qu'est-ce qui fait courir ce leader de FO ? « Ce sont les copains, la mobilisation ! », rétorque-t-il. Le bonhomme au verbe haut s'affiche clairement « anarcho-syndicaliste ». Malgré tout, il n'est « pas contre ceux qui ont des engagements politiques, sinon c'est la dictature », lâche-t-il simplement. Le personnage est complexe, difficile à décrypter. Son franc-parler est de notoriété publique. Un franc-parler et une action syndicale « bulldozer » qui en heurtent plus d'un.

La grève, « un investissement »

Ses façons de faire diffèrent de celles des autres responsables syndicaux. Ses rapports avec la CFDT, « et non ses militants », ne sont pas au beau fixe. Des sentiments réciproques. Et cela se vérifie à chaque conflit, quand chaque organisation est obligée de se battre dans la même cour. Pour lui, « la CFDT pratique un syndicalisme d'accompagnement qui choisit les bonnes ou mauvaises revendications, qui fait les choix pour l'ouvrier ». La CGT n'est pas non plus une amie.


Le personnage ne laisse personne indifférent ! Depuis plusieurs semaines, c'est lui qui gère les deux principaux conflits sociaux de Brest : Géval et l'aéroport... Tôt hier, la forte stature de cet ancien de l'arsenal était à l'aéroport. Puis, direction le Spernot où les salariés de Géval étaient eux aussi en grève depuis le 2 janvier. Un « 4X4 » de l'action syndicale en ce moment, ce Marc Hébert !

À Géval, il laisse la base décider. À la majorité, elle vote la reprise du travail. Échec pour Force Ouvrière. Les mains dans les poches, regard tourné vers le sol, il encaisse. « L'usine continue de fonctionner avec du personnel extérieur, assure le militant. Notre action n'a plus de sens ! Dalkia nous a bloqués. » Il ne reste plus qu'à attendre les Négociations syndicales obligatoires (NAO) du 19 janvier.

Une histoire de famille

Certains lui reprochent sa politique « du tout ou rien » et de « dépasser les limites », confie une militante CFDT. Selon Marc Hébert, « les grands rassemblements canalisent la colère des gens ». Pas vraiment sa tasse de thé donc... Pour lui, « à un moment donné, la solution est à trouver dans la grève ». Et « même si on perd de l'argent, c'est un investissement ! ».

Si Géval s'est soldé par un échec, l'action syndicale de Marc Hébert a payé sur le plan judiciaire ces derniers temps. FO a obtenu (comme la CFDT) gain de cause face à Ikéa pour le respect du repos dominical. Et, récemment, le tribunal d'instance de Brest a jugé recevable la désignation d'un délégué syndical FO chez SDMO (groupes électrogènes).

Le syndicat n'avait pourtant obtenu que 7 % des voix aux élections professionnelles, alors que la loi de 2008 impose 10 %. Le tribunal a jugé que cela était « contraire au principe de la liberté syndicale ». Chez Atlantech aussi, FO a pu crier victoire. Marc Hébert reconnaît lui-même que « le syndicat dispose d'une équipe juridique de très haut niveau ». Là dessus, personne n'entretient la contestation.

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