Retraites: les réactions des syndicats et des partis aux annonces d'Edouard Philippe

Publié le par angeline351

Retraites: les réactions des syndicats et des partis aux annonces d'Edouard Philippe

Le Premier ministre a dévoilé aujourd'hui "l'architecture" de la réforme des retraites dans un climat social tendu après les mobilisations du 5 et du 10 décembre. Des annonces qui attisent la colère à gauche. Réactions des syndicats et des partis.

Syndicats
Le numéro un de la CFDT Laurent Berger a réagi aux annonces d'Edouard Philippe sur les retraites en estimant que "la ligne rouge est franchie" avec l'âge d'équilibre à 64 ans, annonçant une réunion des instances de son syndicat dans l'après-midi pour "décider des actions dans les jours à venir". "Il y avait une ligne rouge dans cette réforme, c'était le fait de ne pas mélanger la nécessité d'une réforme systémique (...) et la réforme paramétrique qui demanderait aux travailleurs de travailler plus longtemps, cette ligne rouge est franchie", a-t-il dit dans les couloirs du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Il a dénoncé une réforme "lestée par un angle budgétaire accru".

Un constat partagé par l'Unsa, dont Laurent Escure indique qu'une "ligne rouge" a été franchie sur la "mesure d'âge"  "Autant on peut se féliciter de ce qu'on a pu obtenir pour limiter la casse pour un grand nombre de salariés voire obtenir un certain nombre de choses positives par notre force et notre abnégation ces dernières semaines, autant sur ces aspects plus négatifs et sur ces lignes rouges on va réfléchir à la façon dont on va continuer à la fois à négocier pour arracher de nouvelles choses mais également à la façon dont dans les jours qui viennent on va se mobiliser. "On va faire le tour avec l'ensemble de nos fédérations (...) mais là aujourd'hui il y a beaucoup d'inquiétude et donc on verra dans les jours qui viennent comment l'UNSA se positionnera une fois que tout ça sera reposé. "Mais je suis assez déçu par ces mesures qui sont contraignantes - notamment la mesure d'âge - et par le flou qui reste encore pour tout un tas de profession (...) "Si on nous dit ce qui est marqué sur la feuille de match avant même qu'on ait commencé à discuter, là y a un problème, c'est-à-dire que c'est un travail de concertation sous la contrainte, et ça c'était une ligne rouge qu'on avait donnée et sur cette question là on ne lâchera pas." A la question d'une participation de l'UNSA à la prochaine journée d'action, programmée mardi prochain, il répond: "On n'exclut rien."

L'UNSA-RATP, appelle à "installer la mobilisation dans la durée" et à "élargir le mouvement au-delà des transports", a indiqué mercredi son secrétaire général Thierry Babec peu après le discours du Premier ministre sur les retraites. "Il n'y a pas de réponses, ce gouvernement cultive le désespoir des gens", a réagi M. Babec, qui estime que "le discours du Premier ministre était construit pour renverser certains secteurs de l'opinion publique", comme les indépendants ou les agriculteurs.

"Le gouvernement s'est moqué du monde", a réagi mercredi le numéro un de la CGT Philippe Martinez qui "ne croit pas que les cheminots seront satisfaits" par le discours d'Edouard Philippe sur la réforme des retraites. "Le gouvernement veut individualiser le système de retraite (...). Tout le monde va travailler plus longtemps, c'est inacceptable", a déclaré M. Martinez sur LCI.  La CGT-Cheminots (1er syndicat de la SNCF) appelle à "renforcer la grève".

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a qualifié de "bon équilibre" les propositions présentées par le Premier ministre Edouard Philippe sur la réforme des retraites, tout en regrettant d'avoir "perdu six mois". "Du côté des entrepreneurs que représente le Medef, c'est un bon équilibre entre une réforme qui est redistributive (...) et la nécessité que tout ça doit être financé par quelqu'un et donc qu'il faut, quand c'est possible, qu'on travaille plus longtemps", a-t-il réagi après l'intervention du Premier ministre.

Le discours d'Edouard Philippe "ne peut que confirmer la nécessité de renforcer la mobilisation", a réagi Force ouvrière qui appelle "l'ensemble des salariés du privé et du public à s'y associer". "Incontestablement la mobilisation exceptionnelle et la grève engagée le 5 décembre conduisent le gouvernement à retarder l'application effective à la génération 1975 plutôt qu'à la génération 1963 comme initialement prévu. Pour FO cela ne peut que confirmer la nécessité de renforcer cette mobilisation", juge dans un communiqué le bureau confédéral du syndicat.

"Le mécontentement et la détermination restent entiers", a indiqué peu après le discours du Premier ministre sur les retraites Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération syndicale chez les enseignants. "Le Premier ministre confirme son projet, et on ne sait toujours pas ce qu'il propose pour compenser la fin du calcul des pensions sur les six derniers mois dans la fonction publique. Ce qu'on sait, c'est qu'il faudra travailler plus longtemps, et ça c'est non pour la FSU", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Les principaux syndicats policiers ont assuré mardi ne voir "aucune avancée" dans le discours d'Edouard Philippe sur la réforme des retraites et menacent de "durcir" la mobilisation afin de conserver les conditions de leur régime spécifique. Signe de leur mécontentement, environ 200 policiers s'étaient réunis devant le palais d'Iéna où le Premier ministre détaillait le projet contesté de réforme gouvernemental et assurait que des "dérogations" seraient maintenues pour les fonctionnaires exerçant des missions régaliennes. Les trois organisations à l'origine de la mobilisation de mercredi Alliance, Unsa-Police et Unité-SGP-Police ont notamment appelé les CRS à se déclarer "consultants", c'est-à-dire d'aller consulter un médecin et de se faire porter pâle. Les syndicats estiment que le système spécifique de retraite des policiers est menacé. Actuellement, tous les policiers bénéficient d'une bonification spéciale dite "du cinquième" ou "quinquennale", qui leur offre une annuité (quatre trimestres) de cotisation tous les cinq ans. Elle est plafonnée à cinq annuités et, pour y être éligible, le fonctionnaire doit avoir exercé 27 ans.

Partis politiques
Pour le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, "Macron vient d'instaurer la retraite à 64 ans": "Ceux qui ont 15 ans sont condamnés au système par point. Les autres sont jetés dans un labyrinthe illisible et piégeux", a-t-il déclaré sur Twitter après le discours du Premier ministre pour présenter devant le CESE les grandes lignes de la réforme. "Les retraites des grands patrons et les privilèges des assurances privées sont maintenus. Injuste et inéquitable", a-t-il ajouté.

Publié dans INFORMATION, RETRAITES

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