Crise des gilets jaunes : ce qu'il faut retenir du discours de Macron, vers un "acte 5" ?

Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces fortes pour répondre à la crise des gilets jaunes dans un discours télévisé ce lundi soir. SMIC, heures supplémentaires, geste pour les retraités sur la CSG... Découvrez toutes les annonces de Macron.

MESURES IMMÉDIATES - Dans son discours de 13 minutes prononcé lundi soir, Emmanuel Macron a décrété "l'état d'urgence économique et sociale" pour répondre à la crise des gilets jaunes. Il a notamment annoncé que les salariés au SMIC toucheront 100 euros de plus par mois, le retour des heures supplémentaires défiscalisées et appelé les employeurs à verser une prime aux salariés en fin d'année. Emmanuel Macron a aussi annoncé dans son discours l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2000 euros par mois. Des mesures qu'il compte mettre en oeuvre dès le 1er janvier 2019. Il n'y aura pas en revanche de retour en arrière sur la réforme de l'ISF.
REFORMES A VENIR - Emmanuel Macron a aussi annoncé dans son discours un tour de France des maires, région par région, pour bâtir avec les élus "le socle de notre nouveau contrat pour la nation". Parmi les pistes évoquées, répondant en partie aux revendications des gilets jaunes, Emmanuel Macron a ouvert quatre chantiers : celui de la représentation, avec "une loi électorale plus juste" et "la prise en compte du vote blanc", celui de la fiscalité, sans doute avec une réforme globale à venir, celui de la décentralisation et des services publics dans les territoires, et enfin celui de la lutte contre le réchauffement climatique au quotidien.
UN ACTE 5 DES GILETS JAUNES ? Après le discours de Macron, Jean-Luc Mélenchon été le premier à appeler les gilets jaunes à un "acte 5" samedi prochain. Des appels à poursuivre le mouvement samedi 15 décembre avaient déjà fait leur apparition sur Facebook dès ce week-end, mais aussi ce lundi. Des dizaines de milliers de personnes se disent "intéressés" par une nouvelle manifestation à Paris et en province. Des blocages de gilets jaunes ont en tout cas repris sur les routes en ce début de semaine.
Revivez le discours d'Emmanuel Macron en vidéo et découvrez les réactions des gilets jaunes, de la majorité et de l'opposition ci-dessous.

"Le salaire d'un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur", a affirmé Emmanuel Macron dans son discours. Une déclaration qui semblait à première vue contredire les affirmations de sa ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui avait exclu la veille un "coup de pouce" au Smic au-delà de la hausse de 1,8% attendue en janvier. Mais en réalité, l'augmentation annoncée par Emmanuel Macron "inclut la revalorisation du Smic qui est déjà prévue, le reste ça va être la solidarité, ça va être le budget de l'Etat qui va permettre de compléter ces salaires sans avoir une charge supplémentaire pour les entreprises, notamment les petites, qui risqueraient de supprimer de l'emploi", a précisé la ministre sur france 2.

Après l'allocution du chef de l'Etat, les gilets jaunes ont fait part de leur déception. Si certains reconnaissent des "gestes", ils les jugent "insuffisants" ou "incomplets" pour stopper la lutte. "Cette fois, il y a vraiment une avancée. Au fur et à mesure qu'il parlait, j'avais le sourire qui s'agrandissait", s'est réjoui Erwan, l'un des porte-parole des gilets jaunes de Rennes. Mais, pour Pierre-Gaël Laveder, manifestant à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), "Macron n'a pas pris la mesure de ce qui se passait". "Chaque annonce a été huée et la première réaction a été: 'On se fout de notre gueule'", a-t-il témoigné.

Emmanuel Macron a tenté lundi soir de calmer la colère des gilets jaunes, qu'il a jugée "juste à bien des égards", en annonçant une série de mesures sociales, notamment sur le SMIC et les retraites. "Mon seul souci, c'est vous. Mon seul combat, c'est pour vous", a affirmé le chef de l'Etat en concluant son discours.

"Le président a entendu la colère, a estimé le ministre de l'Intérieur sur twitter quelques minutes après le discours d'Emmanuel Macron. La réponse est claire et forte. A présent, la violence doit cesser et le calme revenir. Place à la paix civile et au dialogue républicain pour bâtir ensemble notre avenir."

Emmanuel Macron a dit lundi soir ressentir comme "juste à bien des égards" la colère des gilets jaunes et avoir conscience qu'il lui était "arrivé de blesser" certains par ses propos. "Je sais qu'il m'est arrivé de blesser certains d'entre vous par mes propos", a-t-il reconnu l'ai grave.

"Pour réussir, nous devons nous rassembler et aborder ensemble toutes les questions essentielles à la nation", a déclaré le chef de l'Etat lors de son discours diffusé à la télévision. Il a notamment évoqué "la possibilité de voir les courants d'opinion mieux entendus dans leur diversité", mais aussi "la prise en compte du vote blanc, et même que soient admis à participer au débat des citoyens n'appartenant pas à des partis". Dans le cadre de ce débat, "je rencontrerai moi-même les maires de France, région par région", a-t-il ajouté.

Gilbert Collard, du rassemblement national, a estimé que prononcer un discours pour répondre à la colère des gilets jaunes était difficile mais il "regrette que l'allocution n'ait pas été diffusée en direct". "Il n'a pas été capable de se connecter avec les Français, détaille-t-il. Au delà de tout ça, ce qui manque, c'est cette capacité à recréer une ouverture de la discussion démocratique. Il n'a pas été capable de dire à ce peuple qu'il découvre, de trouver le moyen de rétablir la possibilité d'une expression directe, démocratique."

"Grande comédie ce soir d'Emmanuel Macron ! Quelle hypocrisie ! Il promet moins de CSG, jusqu'à 2000€ de retraite, mais maintient la désindexation des pensions chaque année. Il veut ouvrir un débat sur l'immigration mais a signé aujourd'hui le pacte de Marrakech !", a estimé sur Twitter le chef de "Debout La France". dans la foulée, il apublié cet autre tweet. 

Les principales mesures annoncées ce soir par Emmanuel Macron dans son discours sont censées redonner immédiatement du pouvoir d'achat aux Français, ce que demandaient les gilets jaunes. Hausse du Smic, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités modestes, prime pour les salariés et heures supplémentaires défiscalisées. Toutes  ces mesures sont censées être adoptées dès le 1er janvier 2019.

Dans son discours, Macron rest revenu sur une demande forte des gilets jaunes : "Je sais que certains voudraient que je revienne sur l'ISF. Pendant près de quarante ans, il a existé, vivions-nous mieux pendant cette période ? Les plus riches partaient."

La CSG pour les retraités modestes, autre réponse de Macron aux gilets jaunes

Emmanuel Macron propose aussi dans son discours une prime de fin d'année versée aux employés, versée "par les employeurs qui le peuvent". "Pour les retraités, la CSG sera annulée pour ceux qui touchent moins de 2000 euros par mois", annonce aussi le chef de l'Etat. "L'effort qui leur a été demandé était trop important et n'était pas juste", reconnait Emmanuel Macron dans son discours. Ce sont donc deux autres mesures qui sont annoncées en réponse des gilets jaunes. Toutes ces mesures seront mise à l'agenda de l'assemblée dès la semaine prochaine.

Le Smic augmenté, première annonce forte d'Emmanuel Macron

Le président répond aux gilets jaunes avec ces premières grosses annonces : "Le salaire d'un travailleur au SMIC augmentera de 100 (brut)euros par mois dès 2019. Les heures supplémentaires seront versées, sans impôts ni charges, dès 2019. Je demanderai à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d'année, qui n'aura ni impôts ni charges." C'est donc une augmentation du Smic et un retour des heures supplémentaires défiscalisées, instaurées par Nicolas Sarkozy qui sont proposées en premier lieu aux gilets jaunes par Emmanuel Macron dans son discours.

100€ (BRUT) 

la prime ne faut pas compté (car au bon vouloir des patrons et pas de montant )

la CSG sera annulée pour ceux qui touchent moins de 2000 euros par mois"  ceux que touchent 850€ resteront pauvres 

"L'effort qui leur a été demandé était trop important et n'était pas juste",  il parle des retraites a 1400€ ou a 850€ (

Le mouvement des gilets jaunes a créé de nombreux débordements. "Ces violences ne bénéficieront d'aucune indulgence, nous avons tous vu le jeu des opportunistes, les irresponsables politiques dont le seul but était de bousculer la République", a-t-il dit avant d'ajouter : "Aucune colère ne justifie que l'on s'attaque à un policier ou un gendarme" et les civil , les gilets jaunes blessé ??

"Cette colère est profonde, je la ressens comme juste à bien des égards", explique Macron dans son discours. C'est celle de la mère de famille, célibataire, veuve, qui ne vit même plus, qui n'a pas les moyens de faire garder ses enfants et n'a plus d'espoir. C'est celle des retraités modestes qui ont contribué toute leur vie et ne s'en sortent pas. C'est celle des plus fragiles... Leur détresse ne date pas d'hier."