Les salariés d'Unilever deviennent des «sans bureau fixe»

Les salariés d'Unilever deviennent des «sans bureau fixe»

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Les salariés d'Unilever deviennent des «sans bureau fixe» Le géant des biens de grande consommation, qui vient d'emménager dans un nouvel immeuble à Rueil-Malmaison, se dote d'un bâtiment «vert» et opte pour des bureaux partagés. Pour ses premiers pas dans l'Hexagone, Bauke Rouwers, le nouveau patron d'Unilever France, se retrouve dans une situation inédite: il n'a pas de bureau! Chaque jour, il change de poste de travail et de voisins. Comme la quasi-totalité des 900 autres salariés du siège français. Mais il ne s'en plaint pas. «Notre métier, c'est d'accomplir des choses ensemble, déclare ce Néerlandais, qui revient de cinq années passées en Asie. À quoi bon être installé seul dans un grand bureau fermé? Je l'ai vécu en Thaïlande, lors de grandes inondations, lorsque nous avions dû rassembler en urgence tous nos salariés dans la grande salle d'un hôtel pour travailler. Très vite, la contrainte s'est transformée en inoubliables moments de partage et de convivialité. Par la suite, nos nouveaux bureaux à Bangkok ont été conçus en bureaux partagés». Le groupe, n°3 mondial de la grande consommation, qui vient d'emménager dans un nouvel immeuble à Rueil-Malmaison, a, en effet, opté pour des bureaux partagés. «Unilever a voulu être précurseur en France en impliquant même son comité de direction, explique Sophie Jayet, directrice de la communication et responsable du projet. Chaque salarié est ainsi pleinement engagé dans la réduction de l'impact environnemental du groupe». Économies de fonctionnement Avant-gardiste dans son secteur, le groupe s'est engagé à diviser par deux son empreinte environnementale d'ici à 2020. Tous les nouveaux bâtiments d'Unilever dans le monde sont ainsi certifiés aux dernières normes environnementales et les bureaux partagés - qui permettent de réduire la consommation d'énergie par salariés - sont devenus la règle. En France, Unilever a été plus loin avec un immeuble (green station), conçu par l'architecte Jean-Michel Wilmotte et le promoteur Bouygues Immobilier, à énergie positive. Avec les bureaux partagés, l'entreprise vise des économies de fonctionnement. Les salariés devant laisser chaque soir leur bureau vide et propre, impossible d'accumuler les dossiers sur sa table, ce qui implique moins d'impression de papier! Mais pas seulement. «C'est un mode de travail plus collaboratif, témoigne Sophie Jayet, qui reconnaît que de nombreux salariés avaient exprimé leurs craintes avant leur déménagement. Les salariés sont par groupe de quatre. Cela permet d'échanger avec davantage de personnes. Ils ont gagné en liberté et en flexibilité dans le travail.» Retour du nomadisme Une petite révolution en interne initiée il y a près de trois ans par l'ancien patron d'Unilever France, Bruno Witvoët. Il aura fallu un an pour préparer les salariés du siège à leur nouveau nomadisme à coup de formations informatiques et de sensibilisation individuelle. Chacun a reçu un ordinateur portable lui permettant de changer de poste tous les jours, sans pour autant changer complètement d'environnement: une zone du bâtiment est dévolue à chaque service. La communication est ainsi au sixième étage, dans la zone centrale. Du coup, il a fallu soigner la convivialité. Les couleurs sont au rendez-vous et servent à distinguer les services, le rouge pour l'alimentaire, le bleu gris pour les soins de la personne ou encore le vert pour la logistique. Des espaces de réunion ont également été conçus pour favoriser l'échange et varier les ambiances. Les salariés peuvent désormais se retrouver dans un Magnum Bar ou dans un espace Maille aux faux airs de boutique avec ses canapés. Un bâtiment que d'autres entreprises françaises et internationales devraient regarder avec intérêt, les bureaux partagés étant de nouveau en vogue auprès de groupes soucieux à la fois d'économies et de nouveaux modes de management. Il y a quelques mois, Siemens France inaugurait les siens dans son nouveau siège de Saint-Denis. Car il faut du temps pour ancrer la dématérialisation dans les habitudes de chacun. Pionnier du genre, Andersen Consulting l'avait expérimenté en 1995 lorsqu'il avait installé le premier ses bureaux partagés dans son immeuble parisien des Champs-Élysées.

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