La rigueur vue par la Commission européenne: l'austérité sans l'espoir
Pour Force Ouvrière, les recommandations de la Commission européenne émises le 7 juin sur «le programme de stabilité actualisé de la France pour la
période 2011-2014» sont inacceptables.
En effet, les préconisations de la Commission renforcent les politiques libérales qui ont conduit à la crise majeure que nous connaissons. Tirer les
leçons de la crise aurait dû conduire les autorités européennes à renoncer à ces politiques.
Or, les mesures qui sont proposées tendent à les renforcer.
Pour la Commission, les mesures d'austérité déjà mises en œuvre par le gouvernement français avec les réformes en cours (RGPP, retraites, etc.) et
celles répondant à son engagement en faveur du «pacte euro plus» ne semblent pas suffisantes!
Elle recommande en outre d'aller plus loin en matière de rigueur et d'inégalités: Rendre l'emploi encore plus précaire et flexible ; faciliter les
licenciements, supprimer les restrictions administratives à l'ouverture de grandes surfaces de distribution; libéraliser, privatiser, ouvrir à la concurrence; favoriser des mesures
fiscales prétextes à des baisses de l'imposition des entreprises et «du coût du travail»; poursuivre la modération salariale en particulier pour le SMIC; dégrader encore le système de
retraites : le menu proposé en 23 points est celui d'une régression sociale généralisée.
Pour FO construire l'Europe selon le diktat des marchés financiers en interdisant aux États, parfois complaisants, de mener librement leurs propres
politiques et en asservissant les travailleurs à des normes sociales toujours en baisse revient à un déni de démocratie.
Selon Force Ouvrière, ces recommandations sont clairement inacceptables: en plus de n'avoir aucun effet d'entraînement sur la croissance, si ce n'est
des effets récessifs, ces mesures seraient dévastatrices socialement. C'est pourquoi Force Ouvrière avec les autres organisations syndicales au niveau européen condamnent unanimement le
pacte «euro plus» et réclament l'introduction d'une clause de progrès social dans les traités.
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