Angoulême: Rousselot sacrifie 43 emplois
Angoulême: Rousselot sacrifie 43 emplois
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Angoulême: Rousselot sacrifie 43 emplois Le secret était bien gardé: le fabricant de gélatine va se séparer en trois ans, et à partir du mois d’août, de 43 de ses employés. C’est surtout la production qui est touchée. La tension est à son comble chez Rousselot, l’usine de gélatine d’Angoulême. Et il suffirait d’une étincelle pour déchaîner les passions. Quarante-trois salariés, dont 35 en CDI, vont faire les frais d’un plan social sans précédent dont les modalités pourraient être précisées d’ici à la fin de cette semaine. La direction a confirmé hier soir ce «plan de sauvegarde de l’emploi prévu pour le 1er août 2015 et qui s’échelonnera sur trois années». À peine plus d’un an après avoir été racheté par le géant américain Darling Ingredients, le leader mondial du secteur –13 sites de production dans le monde– a annoncé ses intentions en comité d’entreprise et réunion de délégués du personnel exceptionnels le 20 septembre dernier. Amputer de près du tiers l’effectif de son usine charentaise (135salariés), la seule qu’il possède en France avec celle de l’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse. Les salariés, dont les représentants syndicaux sont en pleine négociation, avaient reçu pour mot d’ordre de ne pas ébruiter la mauvaise nouvelle et s’y sont tenus. Une décennie après avoir fermé son usine d’Aubagne en Provence et laissé sur le carreau 68 salariés, le fabricant, qui fournit à lui seul le quart de la production mondiale de gélatine, se trouve une nouvelle fois en proie à des difficultés économiques. Même si la direction ne s’exprime pas sur ce point, elles sont parfaitement lisibles sur le bilan de l’unité angoumoisine: les derniers chiffres publiés font état d’un résultat net en berne de près de 70% entre 2011 et 2013. Il ne se montait plus qu’à 302.500 euros fin 2013 quand il avoisinait encore le million et demi avant la crise de 2008. Un «large appel au volontariat» «Le PSE [plan de sauvegarde de l’emploi, NDLR], justifie simplement le groupe, est destiné à améliorer l’efficacité opérationnelle et à soutenir ainsi les intérêts à long terme de l’usine et des employés restants.» C’est essentiellement la production qui serait touchée, selon nos informations confirmées par la direction: 28 CDI sur les 35concernés. Un maximum d’ouvriers en plus de quelques mécaniciens et d’une poignée de laborantins. Les activités de mélange de gélatine –entre 2500 et 3000 tonnes par an– ne seront plus assurées à Angoulême mais transférées dans l’usine Rousselot de Gand, en Belgique. «La direction souhaite minimiser l’impact social de ce projet et fait largement appel au volontariat qui est en cours, veut rassurer le groupe américain. Rousselot prévoit également de proposer d’autres mesures sociales afin d’accompagner les licenciements qui ne pourraient être évités. Elles font l’objet de discussions avec les partenaires sociaux.» L’accord de méthode n’a toutefois pas encore été conclu. Le climat n’est du reste pas au beau fixe dans l’entreprise depuis la grève de février dernier, menée en soutien à un salarié déprimé qui avait démissionné sur un coup de tête. Ce conflit avait mis au jour quelques clivages entre les organisations syndicales. Ce plan social s’inscrit dans la lignée de celui de Lippi à Mouthiers-sur-Boëme –30suppressions de postes prévues– et dans un contexte très chargé, symbolisé par le mouvement de Leroy-Somer. L’année 2015 commence mal pour l’industrie charentaise.
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