L’Unef plus que jamais sous le feu des critiques pour ses « réunions non mixtes racisées »

Publié le par angeline351

L’Unef plus que jamais sous le feu des critiques pour ses « réunions non mixtes racisées »

La présidente de l’Unef a admis que des réunions non-mixtes entre femmes et entre personnes non-blanches avaient lieu au sein de l’organisation. Plusieurs personnalités politiques demandent la dissolution du syndicat étudiant.

Tout a commencé le 17 mars, avec le passage de Mélanie Luce sur Europe 1. Au cours de l’entretien, qui portait notamment sur la précarité étudiante liée à la crise sanitaire, la présidente de l’Union nationale des étudiants de France (Unef) a confirmé que des réunions en non-mixité entre femmes et entre personnes non-blanches avaient effectivement lieu au sein du syndicat.

« On organise des réunions pour permettre aux femmes d’exprimer les discriminations qu’elles peuvent subir. Et on organise aussi des réunions pour permettre aux personnes qui sont touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’elles subissent. »

La syndicaliste a toutefois précisé qu’« aucune décision n’est prise en non-mixité dans l’Unef » et a rappelé que l’organisation « considère que la lutte contre le racisme doit se faire avec à la fois les personnes blanches et les personnes non-blanches ».

On est en train d’américaniser la France, de racialiser les rapports sociaux », a pour sa part estimé sur France Inter le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau qui a écrit au garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti pour lui demander d’« engager au nom de l’État des poursuites pour provocation publique à la discrimination ». Et il n’est pas le seul à à vouloir que l’Unef soit poursuivi pour ces réunions non-mixtes. Le député LR du Vaucluse Julien Aubert a déposé une plainte pour « discrimination raciale » contre le syndicat étudiant : « L’Unef a sombré dans le gauchisme américain depuis bientôt dix ans. C’est de la discrimination raciale. Comment aurait-on réagi si on faisait des réunions interdites aux juifs ? », s’est-il insurgé.

 

Le numéro 2 du Rassemblement national Jordan Bardella a pour sa part dénoncé « racialisme » et « islamo-gauchisme » et le porte-parole du parti Sébastien Chenu a demandé « la dissolution de l’Unef » face à ce qu’il qualifie de « scandale ».

Quant à Francis Kalifat, le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), il a fait un parallèle avec le groupe d’extrême droite Génération identitaire :

« J’ai en son temps salué la dissolution de Génération identitaire, j’espère pouvoir très vite saluer la dissolution de l’UNEF, qui reconnaît par la voix de sa présidente l’organisation de réunions interdites aux Blancs. »

Clientélisme indigéniste exacerbé »
Au sein de la majorité aussi, plusieurs voix se sont élevées pour critiquer le syndicat étudiant. Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée, n’a pas mâché ses mots sur Franceinfo. « L’Unef a fait le choix, pour survivre, d’un clientélisme indigéniste exacerbé totalement scandaleux », a condamné l’ancien ministre de l’Intérieur.

Ce vendredi, invité sur le plateau de BFMTV, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a qualifié ces réunions de « racistes » et « profondément scandaleuses ». Il a de plus affirmé qu’il réfléchissait « à d’éventuelles évolutions législatives pour empêcher ça »

« Les gens qui se prétendent progressistes et distinguent les gens en fonction de la couleur de leur peau nous mènent vers des choses qui ressemblent au fascisme. Soit ils le font de bonne foi en pensant bien faire alors qu’ils font des choses folles, soit ils ont des projets politiques qui sont gravissimes, qui fragmentent la société, qui divisent les gens entre eux. »
L’Unef dément toute accusation de racisme
Face aux critiques, l’Unef dément tout racisme. « Il y a des réunions non mixtes sur les discriminations, qu’elles concernent les femmes, les LGBT ou les questions de racisme », explique Mélanie Luce au « Monde ».

 Ce sont des groupes de paroles internes à l’organisation, au niveau du bureau national et des AGE. Ce ne sont pas des réunions publiques. Toutes les personnes qui se sentent concernées peuvent venir, on n’a jamais refusé personne. »
Une fois ces réunions terminées, un compte-rendu a lieu « en réunion mixte ».

Pour l’étudiante en droit à l’université Paris-II Panthéon-Assas, les attaques que subit le syndicat sont une manière pour ses adversaires de réclamer sa dissolution, comme cela avait été le cas avec Génération identitaire. Elle réfute d’ailleurs toute comparaison : « C’est caricatural. On n’est pas d’extrême gauche. Nous sommes progressistes, on rassemble plusieurs courants politiques. » Cette polémique n’aurait selon elle d’autre intérêt que de décrédibiliser la parole de l’institution.

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