Les policiers de la BAC réquisitionnés face aux Gilets jaunes : «On est de la chair à canon»

Publié le par angeline351

Les policiers de la BAC réquisitionnés face aux Gilets jaunes : «On est de la chair à canon»

100% des policiers parisiens ont été mobilisés en prévision des manifestations des Gilets jaunes ce samedi. «On a le sentiment d’y aller à poil», résume l’un d’eux.

Comme des achats de Noël avant l’heure, dont ils se seraient bien passés. Cette semaine, Frédéric et Grégory*, deux policiers parisiens, se sont rendus dans une boutique spécialisée en surplus militaires. Sur leur liste : un casque léger de protection, des lunettes « balistiques » ou encore des protège-tibias, le tout pour un panier moyen de 100 € par personne.

Des « cadeaux » dont ils n’ont pas pu faire l’économie, constatant qu’en la matière, la hotte de leur administration sonnait désespérément vide. « On n’a pas eu le choix, peste Frédéric, affecté à une brigade anticriminalité (BAC) du Nord parisien. C’était ça, ou aller faire du maintien de l’ordre samedi avec notre b… et notre couteau. »

« Tout ce qu’on nous a donné, ce sont de vieux casques de CRS réformés », déplore Grégory, lui aussi en BAC. Des casques à la visière tellement rayée « qu’il faudrait les accompagner d’une canne pour non voyants, ironise le même. Surtout quand on doit être en civil, et qu’on est censé s’approcher au plus près des casseurs pour interpeller. Ils ne tiennent même pas dans un sac à dos… »

De vieux casques de CRS réformés ont été donnés aux policiers de la BAC. DR
En vue des manifestations attendues ce samedi, 100 % des policiers parisiens ont été « rappelés ». « Il n’y a guère que celui qui est en vacances en Australie qui va y échapper », prévoit Julien, chef d’une brigade police secours parisienne.

«Absence d’ordres clairs pendant près de 20 mn»
« Tout dépendra de la situation », explique Thomas, qui est, lui, rattaché à une brigade VTT. Samedi 2 décembre, il a été engagé autour de 16 heures. « Fallait vraiment que cela soit grave pour qu’ils nous envoient sur un événement comme ça… » De fait, arrivé avec ses collègues place de la Madeleine, puis sur les Grands Boulevards, il a découvert « une situation de chaos inédite, qui nous échappait complètement ». Ce policier en veut pour preuve « l’absence d’ordres clairs pendant près de 20 minutes », et son sentiment d'« une hiérarchie complètement dépassée, qui n’avait pas du tout anticipé ».

Ce samedi, il appréhende d’être à nouveau mobilisé sur le front des manifestations. « Le problème, c’est qu’on a le sentiment d’y aller à poil, souffle-t-il. Pendant quatre heures, on a tenu grâce à nos collègues CRS face à des centaines de manifestants. On nous a envoyés au casse-pipe, sans matériel adéquat. On a eu de la chance, mais on se dit que ça ne durera peut-être pas… »

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