La pension de réversion bientôt supprimée pour les retraités aisés ?

Publié le par angeline351

La pension de réversion
bientôt supprimée pour les retraités aisés ?

Le mode de calcul de la pension de réversion pourrait changer. De nombreux retraités y perdraient. 

Les pensions de réversion pourraient être diminuées
Les pensions de réversion sont une aide versée aux veuves ou aux veufs. Jusqu'à présent, la pension de réversion correspond à 50% de la pension du conjoint défunt. Un mode de calcul qui pourrait changer à l'occasion de la réforme des retraites. 

Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, rapporte en effet que les pensions de réversion pourraient désormais être destinées à maintenir le niveau de vie des personnes seules. De nombreux retraités seraient dès lors perdants. 

Les retraités aisés pourraient perdre leur pension de réversion
Dans le nouveau système, « si Monsieur gagne 2.000 euros et Madame 4.000 euros, cela fait 6.000 euros pour le couple. On peut décider, en cas de décès, de maintenir le niveau de vie à 50 %, soit 3.000 euros. Dans ce cas, si Monsieur meurt, Madame n'a rien, car elle touche déjà plus de 3.000 euros. Si Madame meurt, Monsieur touche 1.000 euros pour l'amener au seuil des 3.000 euros. C'est la question qui se pose » explique ainsi Jean-Paul Delevoye.

L'adoption d'une telle disposition permettrait à l'État de faire des économies. Les retraités, eux, y perdraient. Actuellement, dans la même situation, la femme toucherait 1.000€ de pension de réversion et le mari 2.000€ si leur conjoint devait décéder.

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Voici l'opinion d'un citoyen, un de ceux que l'on n'entend pas et qui finissent par se transformer en gilets jaunes pour se faire entendre. Je vais un peu long mais le sujet est au moins aussi important que la réforme des retraites elle-même.<br /> <br /> Malgré les apparences, les hommes mariés ou Pacsés vont en prendre plein la figure avec cette réforme des retraites. Pour autant cela ne profitera pas aux veuves qui en ont le plus besoin.<br /> <br /> Non seulement la plupart d’entre eux ne pourront plus espérer de réversion, même s'ils ont une petite retraite, puisqu'ils ont généralement une retraite supérieure à celle de leur épouse, mais ils cumuleront une double peine:<br /> <br /> 1- Il sera quasiment certain qu'ils n'auront pas de réversion au décès de leur conjointe.<br /> 2- Ils continueront malgré tout de financer la réversion donnée veuves riches, puisqu’elle ne dépendra plus d'une condition de revenu identique pour tout le monde mais qu’elle sera fonction du ménage et que le seuil sera d’autant plus élevé que le ménage sera riche.<br /> <br /> En bref, si un ménage cumule 8000 Euros de retraite, la veuve aura soit sa propre pension, soit 4000 Euros. Si un ménage cumule 1800 Euros de retraite, la veuve aura soit sa propre pension, soit 900 Euros.<br /> <br /> Quand au veuf, dans l'immense majorité des cas il n'aura strictement rien même avec une petite retraite.<br /> <br /> Ce système revient donc à introduire des conditions de revenus différentes selon les catégories sociales. Si vous êtes riche, la condition de revenu pour percevoir la réversion sera d'un montant plus élevé que si vous êtes pauvre ou modeste. <br /> <br /> Un tel système revient à donner plus aux veuves riches et moins aux veuves pauvres alors que le système actuel, au moins pour la retraite de base, favorise les veuves pauvres.<br /> <br /> Ce système reviendrait à privatiser les retraites entre 2 personnes, comble de l'incohérence dans un système par répartition financé par tous. <br /> <br /> Mais en réalité, il faut le savoir, le splitting qui veut dire "partager en deux", ce n'est pas cela. Delevoye le savait en prononçant ce mot et l'exemple qu'il donne n'est pas le bon. Car dans son exemple, le décès de l’un ne conduit pas à baisser la pension de l’autre. Au pire elle ne la change pas, ce qui dans un premier temps calme les esprits encore câblés sur le système actuel.<br /> <br /> Sa communication est à 2 étages. Dans son exemple, on voit bien que 50% ce n’est pas suffisant pour les veuves pauvres. Après un semblant de discussions avec les uns et les autres, ce seuil sera donc porté à 60 % (sachez que tout est déjà prévu et que ces consultations y compris les consultations citoyennes sont complètement bidon). <br /> <br /> Delevoye saisira alors le prétexte de ce surcoût pour cette fois-ci diminuer AUSSI la pension du survivant à 60 % du total même si sa propre pension est supérieure à 60% du total.<br /> <br /> En résumé, votre retraite ne dépendra plus de vos diplômes, vos qualifications professionnelles, votre carrière, vos qualités, vos efforts, mais elle dépendra des qualifications professionnelles, de la carrière de votre conjoint, de ses diplômes, de son envie de travailler ou pas. <br /> Vous aurez donc intérêt à bien choisir votre conjoint si vous voulez conserver votre retraite. Tant pis pour vous si vous êtes déjà marié, votre retraite sera décorrélée de votre travail.<br /> <br /> Il faut bien voir que Delevoye est en train de nous pondre un « régime spécial de la conjugalité » lui qui voudrait mettre fin aux régimes spéciaux qui eux au moins ont quelque chose à voir avec le travail.<br /> <br /> Nous sommes donc « En Marche » vers la privatisation des retraites entre 2 personnes avec toutes les injustices et les iniquités que cela engendrera dans un système par répartition.<br /> <br /> Tout ceci est déjà prévu dans ce document https://www.ipp.eu/actualites/rapport-ipp-reformer-le-systeme-de-retraite-les-droits-familiaux-et-conjugaux/ (Antoine Bozio, Carole Bonnet). Et il faut savoir que ce sont ces 2 personnes + Mme Anne Lavigne, dont on peut facilement trouver les écrits, qui pilotent la réforme de la réversion, pas Delevoye à mon avis.<br /> <br /> En réalité, le seul objectif de cette réforme des retraites et le passage en points est de mettre la main sur les 30 milliards annuels que la réversion coûte chaque année.<br /> <br /> Néanmoins se poserait un sacré problème avec la législation actuelle : l’article 1404 du code civil nous dit que les droits à la retraite sont des biens propres et non des biens communs. Cela a été plusieurs fois confirmé par la Cour de Cassation. Il y aurait donc une question de rétroactivité à régler. Des couples se seraient mariés à un moment où les droits à la retraite étaient des biens propres et plusieurs décennies plus tard on leur dirait qu’en fait, non ce n’étaient pas des biens propres mais des biens communs.<br /> <br /> Imaginez les rancœurs de ceux à qui l’on a dit, « mariez-vous » car il y a la réversion cependant que vos droits à la retraite resteront des biens propres, et à qui l’ont dirait 10 20 30 ans plus tard « vos droits à la retraite ne sont plus des biens propres, on vous a bien eus hein ! ». Quelle confiance accorder aux institutions et au système de retraite … ?<br /> <br /> Et puis il va y avoir la question du divorce. Je suis intimement convaincu que Delevoye est en train de penser une logique de la réversion de manière à ce qu’en cas de divorce la réponse sera de partager les droits acquis pendant le mariage sans attendre le décès. C’est exactement ce à quoi Delevoye voulait en venir en prononçant le mot « splitting ». <br /> <br /> Finalement, le mariage ferait qu’il n’y aurait plus de lien entre le travail et la retraite des personnes.<br /> <br /> De la même manière, la quasi totalité des hommes perdront une partie de leur retraite en cas de divorce, même si les différences de retraites ne proviennent que de différences de qualifications professionnelles. En gros entre 30 et 40% des hommes encore en vie sont aujourd’hui pré condamnés à perdre une partie de leur retraite, il faut le savoir.<br /> <br /> Pour autant, les femmes ne seront pas toujours gagnantes. Pourquoi ? <br /> <br /> Parce qu’elles perdront la réversion et parce qu’il faudra repenser la législation du divorce, en particulier celle de la prestation compensatoire. <br /> <br /> Introduire un partage des droits à la retraite revient non seulement à un partage obligatoire de biens propres mais aussi à faire systématiquement payer la prestation compensatoire en une rente viagère qui commencerait au moment du départ en retraite. <br /> <br /> C’est exactement le contraire de l’article 270 qui érige comme règle le paiement en capital, la rente viagère devant être l’exception. <br /> <br /> De plus la retraite n’est pas un avenir prévisible or l’article 270 ne s’applique qu’à l’avenir prévisible. Comme, il s’agira de partager des biens propres, il faudra partager tous les biens propres dont les héritages et s’interroger sur le partage de la vocation successorale qui n’est pas non plus un avenir prévisible. <br /> <br /> J’en reste là mais les questions à régler seraient bien plus complexes qu’on pourrait le croire. <br /> <br /> Mais une chose est certaine. Compte tenu de l’importance et du sens que chaque Français donne à sa retraite, le nombre de mariage accusera une baisse drastique car personne n’acceptera de perdre définitivement une partie de sa retraite au motif de mariage.<br /> <br /> En fait, quand on y repense bien, un système de retraite ne devrait pas prendre en compte le couple mais redistribuer les sommes de la réversion à celles et ceux qui en ont le plus besoin car quel que soit la façon dont on aborde la réversion, on tombe dans une impasse puisse que par nature elle est inéquitable entre les femmes elles-mêmes.<br /> <br /> Pour conclure sachez que ces questions ont été posées dans le cadre de la consultation citoyenne par internet et Delevoye connaît le résultat. <br /> <br /> En ce qui concerne le partage des droits au décès, le nombre d’avis défavorables dépasse de 23 % celui des avis favorables. En ce qui concerne le partage des droits en cas de divorce, le nombre d’avis défavorables est 3 fois plus élevé que le nombre d’avis favorables.<br /> <br /> Il faut le savoir, la majorité des citoyens est opposée à toute idée de splitting. <br /> <br /> Cordialement
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A
merci