La Loi du marché : une question de dignité

Publié le par angeline351

La Loi du marché : une question de dignité

Cinéma

La Loi du marché : une question de dignité

Le chômage sur le tapis. Le rouge, celui de Cannes. Du cinéma ? Parce que drame vécu par des millions de personnes, le sujet est porteur. C’est celui de La loi du marché, film sorti dans les salles le 20 mai, juste après sa présentation au… marché du film, le Festival de Cannes, en sélection officielle. L’histoire d’un chômeur à la cinquantaine marquée, qui, pour travailler, doit accepter l’inacceptable.

Un travail à tout prix. Ce qui vaudra peut-être une Palme d’or ou toute autre récompense au film La loi du marché. Ironique pour l’histoire d’un chômeur désargenté. Celle de Thierry, 51 ans, incarné par Vincent Lindon, qui a déjà montré qu’il apprécie les rôles à fibre sociale. Notamment celui d’un surendetté dans « Toutes nos envies », en 2011. À l’occasion de la sortie deLa loi du marché, il s’est d’ailleurs déclaré révolté par « les dérives du monde du travail ». Stéphane Brizé, le réalisateur, ne tarit pas d’éloges sur cet acteur qu’il a déjà dirigé : « il y a une puissance du réel qu’il évoque qui est totalement sidérante ». D’autant plus que c’est filmé comme un documentaire. Et que les comédiens sont des non-professionnels. Sauf que Brizé, comme à son habitude co-scénariste, en rajoute un peu dans l’émotionnel en donnant à son héros déjà financièrement aux abois un enfant lourdement handicapé. On lui devait déjà un film sur l’euthanasie, « Quelques heures de printemps », en 2012, avec justement Vincent Lindon. Reste que La loi du marché illustre la pression que peut exercer un taux de chômage important. En l’occurrence, le héros du film, qui lui-même avait été licencié pour cause d’augmentation de profits, se voit demander d’espionner des collègues pour pouvoir les renvoyer pour les mêmes raisons qui l’ont précipité dans l’abîme. « J’avais vraiment envie de montrer la brutalité de ces situations, non pas parce qu’elles sont organisées par des gens brutaux, mais juste parce que le système peut être très brutal », a expliqué Brizé, dénonçant au passage les « jeux de téléréalités qui mettent en œuvre des principes ultra brutaux comme d’éjecter les autres ». Et alimentent la croyance au sauvetage personnel par l’hyper-individualisme. Pour le réalisateur, « quand un système de travail vous oblige à devenir un homme minable, ça questionne fondamentalement l’intime ». Et pose une question de dignité.

La loi du marché
Long-métrage réalisé par Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon et, entre autres, Yves Ory, Karine de Mirbeck et Éric Dumont.
Sortie : 19 mai
2015

Publié dans COMMUNIQUE FO

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